À pied en Suisse

Et non pas la Suisse à pied !

Petit pays oui, mais pas tant que ça : la Suisse présente beaucoup de dénivelé et il faudrait des semaines de marche pour la parcourir entièrement ; ce serait d’ailleurs intéressant de l’aplanir pour apprécier la surface qu’elle occupe réellement.

Bref, c’est donc en Suisse et à pied que commence notre voyage. Objectif : récupérer la Daupmobile en cours d’équipement en France, du côté d’Annemasse.

L’occasion de découvrir un pays qui nous fascine et que nous n’avons pas vraiment eu le temps de visiter, entre le boulot, les déplacements, les grasses matinées…

L’occasion de circuler à l’ancienne, sac au dos.

Une vingtaine de kilos pour Guillaume

Une quinzaine pour Armelle

Par monts et par vaux, sous le soleil, la pluie ou la neige, à pied, en bateau ou en train.

L’occasion de tester le matériel de camping acheté un an auparavant pour un projet de trekking estival en Norvège abandonné au profit de notre havre de paix Normand pour lancer la préparation du mariage (qui s’est bien passé 🙂 ) L’occasion enfin, de mieux apprécier le confort du véhicule qui nous attend.

Une marche résumée ici en quelques étapes.

D’abord le Mont Rigi, non loin de la maison, de l’autre côté du lac. Surnommée « la reine des montagnes » puisque, du haut de ses seuls 1798 mètres, on peut voir 24 des 26 cantons de la confédération.

Marche poursuivie dans les alpages jusqu’au mythique berceau de la Suisse.

Une prairie sous les arbres au pied de hautes falaises, sur les rives du lac des quatre cantons : le Rütli.

Là où trois pâtres des cantons de Uri, Schwyz et Unterwald se réunirent secrètement en l’an 1291, pour se jurer assistance contre le bailli des Habsbourg qui distribue les vexations et récolte les taxes. Une statue de ce triple serment légendaire trône en haut du grand escalier du parlement fédéral, à Berne.

Nos deux amis prêtent donc serment !

Notons au passage qu’au-dessus de ce creuset fédéral trône, dans la décrépitude d’un grand hôtel du début du siècle dernier, une curiosité intergalactique : le siège décati mais toujours actif du gouvernement mondial de l’âge de lumière, centre ayurvédique fondé par sa sainteté le guru Maharishi Mahesh Yogi…

Besoin d’un massage ?

Aummmmmm…

C’est ça la Suisse, saisissante terre de contrastes où cohabitent ancien et moderne, rural et industriel, luxe et rusticité, en quatre langues et autant d’identités locales affirmées. Comme c’est doux, un pays qui dure : son indépendance, son industrie, sa démocratie, autant de spécialités qui tournent rond, comme neuves. De la vieille pierre au palace, des autonomies cantonales à la démocratie fédérale, de l’artisanat à la chimie, du bateau à vapeur à l’aérospatiale, tout coexiste et fonctionne en Suisse.

Avec sans doute un secret oublié à l’ère du jetable : l’entretien, le soin apporté aux choses, le culte du travail bien fait. Et une logique : pourquoi changer une méthode qui gagne ?

Tiens, tiens… Eh non, par méthode qui gagne on ne parlait pas de dopage.

Un pays dont la langue et les gens, toujours aimables, s’adoucissent à mesure que l’on s’éloigne des cantons alémaniques pour aller vers la partie francophone. En passant par Berne, capitale médiévale superbe classée patrimoine mondial de l’UNESCO, forteresse comme neuve au creux d’un méandre, dont les trottoirs étirent 6 kilomètres d’arcades commerçantes couvertes.

Ville qui parle aisément (au moins) les trois langues principales (allemand, français et italien, le romanche étant moins représenté) et accueille des hordes de touristes. Mention spéciale pour l’Inde dont les représentants extasiés sont à bord de tous les bateaux, téléphériques et belvédères du pays.

Nous aimons beaucoup la Suisse

Pays qui à bien des égards constitue une référence en (dehors de l’) Europe. En tout cas, c’est le point de départ de notre voyage. Et, nous ne savons pas encore dans combien de temps, notre point de chute.

Bivouac à Interlaken